Web 2.0/3.0
Bien que le Web 2.0 puisse être défini de différentes façons et refléter différentes réalités, il est généralement admis qu’il renvoie aux nouveaux usages du Web, à son évolution en une plate-forme d’interaction sociale intégrant activement l’internaute dans la création et la modification de contenu et dans le partage et la diffusion de l’information. Le Web 2.0 est caractérisé par sa nature participative et collaborative, ce qui diffère du Web originel ou Web 1.0 qui propose plutôt une communication verticale et la consultation de contenu. L’internaute n’y possède qu’un rôle passif[1]. C’est donc principalement le rôle et la place de l’utilisateur qui évolue dans cette deuxième génération du Web. Ainsi, le Web 2.0 permet à tous de contribuer à l’information disponible, les connaissances techniques ou informatiques avancées ne sont plus nécessaires.
Origine du terme et les principes du Web 2.0
Le concept « Web 2.0 » fut introduit en 2004 lors d’une conférence de Dale Dougherty entre la société O’Reilly Média, dont il est membre, et la société MediaLive International[2]. Ce concept fut précisé et enrichi en 2005 par les travaux de Tim O’Reilly, fondateur de O’Reilly Média[3].
Tim O’Reilly y définit sept principes associés au Web 2.0 :
1- le Web en tant que plate-forme ;
2- tirer parti de l’intelligence collective ;
3- la puissance est dans les données ;
4- la fin des cycles de releases (versions) ;
5- des modèles de programmation légers ;
6- le logiciel se libère du PC ;
7- enrichir les interfaces utilisateurs.
Quelques technologies et applications du Web 2.0
Plusieurs technologies et applications caractérisent le Web 2.0. Elles valorisent la collaboration et la participation de l’internaute par de nouvelles plates-formes simplifiées. Parmi ces plates-formes, il y a, entre autres, les blogues, les sites Wiki et les réseaux sociaux.
Blogues
Les blogues sont l’une des applications emblématiques du Web 2.0. Il s’agit d’espaces de publications, de diffusion et d’échanges personnels présentant régulièrement des informations sous la forme de billets rédigés par un ou plusieurs auteur(s). L’internaute peut participer au contenu par l’ajout de commentaires[4].
Wikis
Le terme « wiki » vient du mot hawaïen wiki-wiki signifiant « vite, rapide » . Dans le contexte du Web 2.0, les Wikis réfèrent aux plates-formes collaboratives et dynamiques permettant aux internautes de mettre à jour ou de modifier des informations d’un site d’une manière souvent anonyme. Les informations y sont créées et diffusées ou communiquées rapidement et la navigation entre les pages est facilitée[5]. L’accès à ces sites et les autorisations pour la modification du contenu peuvent être restreints ou accordés à tous. Ces pages contiennent généralement un historique permettant de voir toutes les mises à jour effectuées[6]. L’un des sites Wiki les plus connus est l’encyclopédie collaborative Wikipédia, dont le contenu est élaboré et modifié par les utilisateurs.
Réseaux sociaux
Le développement d’environnements de réseautage social ou réseau social est un autre changement apporté par le Web 2.0. Les utilisateurs de ces sites, en créant un profil, peuvent se lier à d’autres utilisateurs et partager ou conserver sur leur page du contenu multimédia (photographies, vidéos, images, texte, etc.). Ils peuvent également commenter et suivre les publications des autres utilisateurs avec lesquels ils sont liés. Facebook, Twitter, LinkedIn comptent parmi ces réseaux sociaux.
Organisation de l’information et Web 2.0
Le Web 2.0 permet de modifier la place et le rôle de l’internaute dans la création du contenu, mais aussi dans son organisation. Par exemple, les folksonomies et le tagging collaboratif permettent l’indexation des ressources à l’aide d’un jeu de mots-clés librement choisis. Ces outils sont utiles pour chercher et repérer facilement l’information disponible.
Vers le Web 3.0 : le Web sémantique, le Web mobile et le Web des objets
Le Web 3.0 est utilisé pour définir la génération à venir du Web. Il est caractérisé de Web sémantique, Web mobile ou Web des objets. Le « Web sémantique » est un concept introduit et élaboré par Tim Berners-Lee, James Hendler et Ora Lassila en 2001[7]. Cette forme de Web pourra « établir des liens entre les contenus d’une page, les contextualiser et en saisir la signification globale au-delà du sens premier des mots »[8]. Le Web 3.0 est également défini comme mobile puisqu’il sera libéré de toutes les plates-formes et il sera accessible partout[9]. Enfin, le Web des objets ou Internet des objets réfère particulièrement à l’ensemble des objets de tous les jours connectés à internet qui communiqueront davantage entre eux ou avec les utilisateurs[10].
Notes et références
- ↑ Henri-François Gautrin, Gouverner ensemble. Comment le Web 2.0 améliorera-t-il les services aux citoyens?, Groupe de travail sur le Web 2.0, Gouvernement du Québec, 2012, 23. (version PDF)
- ↑ Thomas Chaimbault, Web 2.0 : l’avenir du Web ?, Lyon, École nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques, 2007, 5. (version PDF)
- ↑ Notamment par son billet [« What is Web 2.0. Design Patterns and Business Models for the Next Generation of Software », O'Reilly], 30 septembre 2005, consulté le 6 mai 2014). Jean-Baptiste Boisseau en propose une traduction française : « Qu’est ce que le web 2.0 : Modèles de conception et d’affaires pour la prochaine génération de logiciels », Internet actu.net, 21 avril 2006, consulté le 6 mai 2014
- ↑ Christine Dufour, « Web 2.0, organisations et archivistique », Archives 40 (2008-2009), 8.
- ↑ Chaimbault, Web 2.0. L'avenir du Web ?, 10.
- ↑ Gautrin, Gouverner ensemble..., 24.
- ↑ « The Semantic Web. », Scientific American, Mai 2001. (accessible en ligne)
- ↑ Daniel Baril, « Le Web 3.0 s’en vient et il sera sémantique ! », UdeM Nouvelles, 18 octobre 2010, consulté le 6 mai 2014.
- ↑ Pierre Tran, « Vers la généralisation d’un Web omniprésent », 01Business, 16 octobre 2009, , consulté le 6 mai 2014.
- ↑ Cédric Oeblinger, « Le Web 3.0 et les tendances émergentes des objets connectés », Webmarketing&com, 7 novembre 2013, consulté le 6 mai 2014).
Bibliographie complémentaire
- Bak, Greg, Les effets du Web 2.0 sur les modèles d’information : cycle de vie et continuums, Gatineau, Bibliothèque et Archives Canada, 2010. (version PDF)
- Burger, Karine, Réexamen des fondements de la gestion de l’information dans l’univers du Web 2.0, Gatineau, Bibliothèque et Archives Canada, 2010. (version PDF)
- Hudon, Michèle et Widad Mustafa el Hadi, « Organisation des connaissances et des ressources documentaires. De l’organisation hiérarchique centralisée à l’organisation sociale distribuée », LCN 3 (2010),9-38.
- Létourneau, Patrice et al., Les usages du Web 2.0 dans les organisations – Livre blanc, Québec, CEFRIO, 2011. (version PDF)
- « Ligne directrice sur l’usage externe du Web 2.0 », Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada, 18 novembre 2011, consulté le 6 mai 2014.
- New South Wales State Records, Guideline No. 24. Records Management and Web 2.0, mars 2009. (version PDF)
- « Du Web 2.0 au concept 2.0 », Les Cahiers du Numérique 6 (2010/2011), Luc Quoniam et Patrick Zimbardo éds. (accessible en ligne)