Mémoire

De Dico-Wiki archivistique

La mémoire peut se définir de plusieurs façons. Dans sa version la plus réductrice, elle représente la persistance d’un apprentissage dans le temps au moyen de l’emmagasinage et de la récupération d’information[1]. Toutefois, le concept de mémoire peut être pris de manière moins restrictive, et référer à tout « processus complexe qui a comme finalité de garantir la continuité d’une entité en lui fournissant des représentations cohérentes sur elle-même et sur son environnement »[2]. Comprise comme telle, la mémoire peut donc s’appliquer autant à un individu qu’à une collectivité (organisation, société, etc.). Dans son sens le plus large, la mémoire renvoie à un processus de stockage et de récupération d’information, comme c’est le cas en informatique.


La mémoire: un concept fluide et ancré dans le présent

Qu’elle soit individuelle ou collective, matérielle ou opérationnelle, la mémoire n’est pas statique ; elle évolue, s’efface, s’adapte, se réinterprète… elle est vivante. Elle est indissociable de l’organisme qui la porte et de l’information qui y est consignée, et est en constante dialectique avec ceux-ci. Bien que la mémoire serve entre autre à assurer une continuité avec le passé, elle demeure essentiellement « aménagiste du présent pour l’avenir »[3] ; elle est un processus qui se situe toujours dans l’actuel et par lequel se construit le futur sur les bases d’expériences passées, certes, mais aussi sur celles des valeurs, des identités, voire des mythes fondateurs propres à un individu ou à une collectivité.


Les archives et la mémoire

Si les fonctions des archives dépassent le simple acte mémoriel, il en demeure néanmoins qu’elles sont intimement liées au concept de mémoire. Selon Martine Cardin, « l’archivistique est définie comme une mémoire, organique et consignée »[4], c’est-à-dire une mémoire porteuse d’information « généré dans le cadre des activités d’une personne ou d’un organisme (information organique) et que consigne le document d’archives (information consignée) »[5].


Notes et références

  1. David G. Myers, Psychology, 7e éd., New York, Worth Publishers, 2004, 344
  2. Martine Cardin, Archivistique. Information, organisation, mémoire. L’exemple du Mouvement coopératif Desjardins 1900-1990, Sillery/Paris, Septentrion/Klincksieck, 1995, 52.
  3. Cardin, Archivistique: information, organisation, mémoire…, 52.
  4. Jacques Mathieu, « Pour une morphogenèse du passé », La mémoire dans la culture, Sainte-Foy, Presses de l’Université Laval, 1995, 5.
  5. Carol Couture et al., Les fonctions de l’archivistique contemporaine, Québec, Presses de l’Université du Québec, 1999, 115.


Bibliographie complémentaire

  • The Collective Memory Reader, J.K. Olick, V. Vinitzky-Seroussi et D. Levy éds., New York, Oxford UP, 2011.
  • Connerton, Paul, How Societies Remember, Cambridge, Cambridge UP, 1989.
  • Contested Pasts: The Politics of Memory, K. Hodgkin et S. Radstone éds., Londres, Routledge, 2003.
  • Cubitt, Geoffrey, History and Memory, Manchester, Manchester UP, 2007.
  • Mathieu, Jacques, et Jacques Lacoursière, Les mémoires québécoises, Sainte-Foy, Presses de l’Université Laval, 1991.
  • Ruel, Jacynthe, et Jacques Mathieu, La mémoire dans la culture. Bibliographie commentée, Ottawa, Commission des lieux et monuments historiques du Canada, 1994.